BMW 530 e hybride rechargeable : Performances électrisées

RG
4 juin 2018
5 min de lecture

Ce week-end, nous avons eu le privilège d’essayer la BMW 530 e, la berline hybride rechargeable du constructeur bavarois. Cette motorisation a été dévoilée à l'occasion du salon de Detroit en janvier 2017. Badgée de l’appellation « i-performance », la famille hybride rechargeable s’étoffe donc avec pas moins de 5 modèles proposés au catalogue en 2018 : série 2 – 3 – 5 – 7 et le X5.

Les signes distinctifs de ce modèle mutant

Au premier regard, à l’extérieur, difficile de la distinguer d’une motorisation thermique traditionnelle. Seul un œil avertit remarquera la trappe de chargement sur l’aile avant gauche, le sigle e-drive sur le montant de porte arrière ou encore les liserets bleus entourants la calandre bmw sur l’avant bestial de ce modèle.

Cette discrétion se répète dans l’habitacle, avec comme unique signe distinctif de la motorisation hybride un bouton « e-drive » sur la console centrale, qui vous permet de déterminer comment les moteurs thermiques et électriques collaborent.

Cette motorisation hybride implique une réorganisation des organes du véhicule notamment à cause des batteries, placé sous le plancher du coffre et sous les sièges arrière, qui viennent impacter fortement la volumétrie de ce dernier, en lui amputant pas moins de 120 litres par rapport à une série 5 non hybride. Certes les 410 litres restant vous permettent de charger une grosse valise et quelques sacs, mais placent ce modèle en dessous de sa concurrente directe : la Mercedes E 350 Hybride qui propose 450 litres pour transporter les bagages de ses occupants.

Hybridation oblige, le moteur thermique quatre cylindres de deux litres proposant 184 équidés et 29 mkg de couple, est épaulé par un moteur électrique de 113 chevaux et 25 mkg, situé dans la boîte de vitesse. La puissance combinée des deux moteurs fait culminer la puissance du moteur à 252 chevaux et 42 mkg. La transmission aux roues arrière est établie grâce à une très efficace boîte automatique à 8 rapports.

Respecte-t-elle l’ADN sportif de la marque sur route ?

Une simple accélération permet d’évacuer cette incertitude, cette BMW accélère fort, seulement 6,2 secondes pour atteindre les 100 km/h, et une vitesse de pointe « honorable » de 235 km/h. Oui mais les virages dans tout ça ? Malgré le poids supplémentaires des batteries qui porte la masse du véhicule à 1,8 tonne, cette berline permet, dans un confort de limousine, d’enchaîner les virages serrés, avec une prise de roulis quasi inexistante. Alors bien sûr, ne vous y méprenez pas, ce n’est pas une berline sportive pour autant, mais là n’est pas sa vocation. Il faudra vous en tenir à son utilisation première : le « cruising » aux vitesses légales.

Le freinage, quant à lui, permet-il d’arrêter ce mutant enragé ? Progressif, efficace et presque endurant, on n’en attendait pas moins du freinage de l’allemande. Pour autant, le poids important se fait ressentir sur des freinages appuyés par rapport à une motorisation 100% thermique. Pour confirmer mon ressenti sur ce point précis, il vous faudra vraiment pousser l’auto dans ses retranchements !

Qu’y-a-t-il pour contrôler sa fougue ?

Beaucoup d’assistance ! Et on ne va pas s’en plaindre : régulateur de vitesse adaptatif, l’assistance au maintien de voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation et l’avertissement de véhicules circulant transversalement derrière la voiture en cas de marche arrière. Vous les qualifierez de gadget à la première utilisation, mais après 3 jours au volant de la 530 e, ils se montrent indispensables à votre conduite. Le sentiment de sécurité à son bord n’en est qu’augmenté. L’ensemble de ces assistances est centralisé sur le magnifique volant en cuir, sur lequel vous trouverez le contrôle de l’ordinateur de bord ainsi que les commandes du téléphone et de la radio.

Un habitacle qui vous transporte dans le monde du luxe et du silence

On en viendrait presque à s’imaginer dans une Rolls Royce lorsqu’on prend le volant de ce vaisseau amiral : seuls le contact des pneus avec la route et le bruit du 4 cylindres thermique sont perceptibles.

La qualité des plastiques, la finesse des coutures sur les sièges en cuir, l’harmonie entre les inserts en bois précieux et cette abondance de technologie, vous téléporte dans une autre galaxie. Le luxe ? Vous ne connaissiez pas ? C’est maintenant chose faite !

Et ce moteur électrique, on l’utilise quand ?

En vous positionnant sur le mode de conduite « Auto edrive », c’est le moteur électrique qui propulsera la belle allemande jusqu’à 90 km/h. Au-delà, c’est le bon vieux quatre cylindres thermique qui interviendra.

Et si vous souhaitez tirer la quintessence du moteur électrique, il vous faudra passer sur le mode « MAX edrive », vous pourrez alors atteindre 140 km/h en tout électrique. Attention tout de même à l’autonomie de ce moteur si vous le sollicitez trop : annoncée à 50 km par le constructeur, nous n’avons parcouru que 35 km en mode 100% électrique durant notre essai. Il est nécessaire de vous indiquer que nous n’avons pas adopté une « éco-conduite », bien au contraire…Tablez donc sur 40 à 45 km si vous comptez ménager votre monture. Et la fameuse question : combien de temps pour recharger la batterie ?La batterie de 9,2 KwH se rechargera en 5 heures sur une prise classique et 3 heures sur une prise murale offrant une capacité plus grande de recharge : 3 KwH. Enfin, si vos envies de pollueurs vous démangent et que vous souhaitez utiliser le moteur thermique plus fréquemment, c’est le mode « Battery Control » qui vous tend les bras. Il permet de définir soi-même un niveau de charge et de recharger la batterie en roulant. Bien sûr votre consommation de sans plomb en paiera le prix puisque seul le moteur thermique entraînera la bavaroise.

Une voiture dynamique, confortable peu frugale….oui mais, à quel prix ?

Vous échangerez la 530 e contre un chèque de minimum 57 400€. A titre de comparaison, la 520i, ayant le même moteur thermique présente des tarifs commençant à 48 850€ soit près de 10 000 euros de moins. Mais comparons ce qui est comparable : la 530i propose une puissance elle aussi de 252 chevaux, et surtout un tarif à peine supérieur à cette version hybride, à 58 800€. Dans ce cas pourquoi choisir l’hybride ?

Pour la consommation mon capitaine ! Bien évidemment sur l’hybride du constructeur allemand, vous n’atteindrez jamais les données constructeur : 1,9 litres / 100 km. Vous flirterez le plus souvent autour des 7,5 - 8,0 litres / 100 km. Ensuite libre à vous de n’utiliser que le moteur électrique, il vous faudra ensuite jongler entre les prises de recharges très souvent au vu de la faible capacité de la batterie. Mais si vous disposez d’une prise à votre domicile ou sur votre lieu de travail, et que vos trajets quotidiens n’excèdent pas les 40 kilomètres, cette BMW 530 e s’avèrera être le choix le plus judicieux et surtout le plus économique.

Le bilan

Doté d’un comportement routier exemplaire, d’un confort de limousine, d’un appétit d’oiseau et d’un look ravageur, la BMW 530 e arrive à point nommé dans une gamme de véhicule qui peine à s’électrifier. BMW frôle le sans-faute avec ce modèle, seul petit bémol : l’agrément du moteur électrique est tellement plaisant qu’on aurait aimé une batterie proposant une capacité supérieure. Vivement la série 5 « 100% électrique » !